Des Habitations Résilientes pour faire face à l’effondrement
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Avec l’effondrement et la privation de certaines ressources, nos maisons actuelles ne sont pas préparées aux futures pannes et conditions climatiques. En effet, elles ont été construites pour répondre à des problématiques qui ne seront plus d’actualité, les conditions sociétales et environnementales ne seront plus les mêmes et ne seront plus prévisibles.
Afin de s’y préparer, il est nécessaire de changer notre façon de construire nos logements et de mieux les équiper pour qu’ils résistent aux futures intempéries. Pour y parvenir, il convient de changer pour des habitations qui seront plus résistantes et durables. Dans cet article, vous allez apprendre les fondamentaux pour construire des habitations résilientes.
Choisir les bons matériaux
Pour construire des habitations résilientes, la première chose à faire est de choisir des matériaux durables et résistants.
Le bois
Le bois est un matériau de construction très intéressant pour les habitations résilientes. En effet, ce matériau renouvelable et naturel peut être utilisé sous de multiples formes et pour de multiples procédés. Le bois a un impact environnemental bien moins important que le béton et n’augmente pas les risques d’incendies, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
Par exemple, le bois acétylé est très avantageux puisqu’il est traité de manière non chimique pour accroitre sa durabilité. Il est alors plus résistant à l’humidité, à la moisissure et aux insectes. Non toxique et plus dur, le bois acétylé est stable pour toutes les utilisations : intérieur comme extérieur (structure, plancher, revêtement) et pour tous les climats.
Ou encore les bardages en bois, plutôt populaires. Bien que la base de la maison soit en briques, elle bénéficie des avantages du bois grâce aux bardages. Ils permettent l’isolation par l’extérieur en protégeant des changements thermiques et pertes énergétiques. Encore une fois, avec le bois nous retrouvons qualité, écologie et résistance. Plusieurs bois sont possibles, mais notre but est de privilégier ceux les plus résistants comme l’épicéa, le pin ou encore le châtaignier qui est plus dur et nécessite moins de traitement pour résister aux intempéries.
Le bambou
Contrairement à ce qu’on peut croire, le bambou n’est pas fait uniquement pour le parquet ou la décoration d’intérieur. Il peut être utilisé pour la construction des maisons, notamment résilientes. Le bambou est très solide, il est particulièrement résistant contre les cyclones ou séismes par exemple, ce qui fait de lui un allié de taille pour prévoir les chocs climatiques post effondrement.
Le bambou est également très écoresponsable puisqu’il est écologique et pousse très rapidement. Il est durable. Vous pouvez en trouver dans certains bétons plus écologiques pour remplacer le métal. En revanche, il n’isole pas et doit être utilisé en combinaison d’autres matériaux comme le chanvre que nous allons vous présenter.
Le chanvre
Le chanvre, tout comme le bois, est utilisable sous de multiples formes (isolant, natte, béton etc.). Il a beaucoup d’avantages, notamment écologiques, puisqu’il nécessite très peu d’eau, ne nécessite pas de produits toxiques, est très durable et se renouvelle rapidement.
Il est traité pour réduire les risques de moisissures et nuisible tout en restant sain pour la santé. Le chanvre prévient les infiltrations d’eau, de vent et de bactéries car il se pétrifie. Ce matériau est particulièrement résistant au feu et à la chaleur, il s’adapte facilement aux changements de température et d’humidité, ce qui sera très intéressant dans notre cas pour prévenir tout changement climatique.
Le béton de chanvre diminue également les déchets de construction, les nuisances sonores et est aussi un très bon isolant thermique (R 2.1). Ce béton plus écologique diminue les variations thermiques, est résistant au feu et possède une forte stabilité sismique. En revanche, il ne peut être utilisé pour les fondations mais il est recommandé de l’utiliser en combinaison avec le bois porteur. L’enduit de chanvre est très étanche.
Finalement le chanvre est un réel atout. Il est un matériau biosourcé, économique, écoresponsable et polyvalent. Béton, panneaux, laines, enduits, parpaings, dalles : le chanvre est utilisable pour la majorité des constructions de votre future habitation résiliente.
Le béton
Le béton n’est pas un matériau répandu pour rien. Il est l’un des matériaux les plus résistants et durables face aux bouleversements météorologiques extrêmes, ce qui prévient des futures catastrophes naturelles. Il absorbe notamment la chaleur du soleil pour la redistribuer, ce qui fait de lui une masse thermique.
Par contre, il a un mauvais impact sur l’environnement, ce que nous voulons éviter au risque d’empirer les bouleversements climatiques. Mais il existe des bétons de plus en plus écologiques, dont certains que nous avons commencé à présenter. Béton de chanvre, avec du bambou, composé de granulats recyclés ou encore l’apparition de béton sans ciment ou d’argile. Ces bétons diminuent considérablement l’impact écologique. Le béton d’argile est notamment connu pour offrir un confort thermique naturel et une isolation acoustique. Par contre, il ne peut pas être utilisé pour les structures.
Finalement, le béton est responsable d’émissions de gaz à effet de serre et peut causer des ponts thermiques. Nous vous conseillons de privilégier avant tout les matériaux présentés précédemment. Sinon, optez pour les bétons plus écologiques. Les matériaux biosourcés sont d’une très grande longévité, sont facilement recyclés et permettent la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Concevoir pour la résilience
La construction seule ne suffit pas pour rendre une habitation résiliente. Il faut également réfléchir aux techniques de conception.
Ventilation passive naturelle
Dans nos maisons actuelles, nous possédons une ventilation mécanique (VMC ou VMR) qui est dépendante de l’électricité. Or, il est possible de ventiler naturellement, ce qui sera plus écologique, économique et plus durable.
La ventilation naturelle s’appuie tout simplement sur la pression du vent en jouant sur les différences entre la surpression et dépression, ainsi que les différences de chaleurs. Le vent s’infiltre et s’évacue que ce soit par les fenêtres ouvertes, portes ou fissures. Il n’y a pas d’entretien, pas de coût, en revanche elle est plus aléatoire. Mais nous pouvons aussi jouer sur l’effet de tirage. C’est à dire cette connaissance que l’air chaud reste en haut et l’air frais s’infiltre par le bas. Vous pouvez alors agir sur la conception de votre habitation résiliente avec des bouches d’arrivée d’air au plus proche du sol et des grilles vers le haut pour l’exfiltrer.
L’électricité
Pour remédier aux futures pannes de courant, rendez votre maison résiliente et autonome. Panneaux solaires ou photovoltaïques, lampes solaires et éoliennes. Beaucoup d’options s’offrent à vous.
L’énergie solaire est plus économique et écologique, moins de pertes énergétiques et ne participe pas au réchauffement climatique. C’est une énergie durable puisque plus besoin d’électricité et l’éclairage naturel est une source illimitée. C’est le panneau photovoltaïque qui vous fournira de l’électricité que vous pourrez utiliser directement ou bien stocker sur des batteries d’urgence. Le panneau est recyclable et a une moyenne de vie de 30 ans. Du côté du panneau solaire, il vous fournira du chauffage et de l’eau chaude.
La particularité des toits
Le toit joue un rôle majeur dans votre habitation, il est une source d’isolation et de chaleur. Le toit protège votre maison et impacte les pertes énergétiques et thermiques de votre maison.
Les toits dits « verts » pourraient se développer car ajouter des végétaux à votre toiture permet d’éviter à votre habitation d’absorber un surplus de chaleur et d’humidité. Par conséquent, cela peut également jouer sur l’économie d’énergie. Ces toits végétalisés absorbent le CO2 et réduisent les risques d’inondation, d’érosion et permettent la possibilité de recycler l’eau. De plus, les végétaux isolent le toit, participent à l’insonorisation et à la protection contre les incendies. Tout ceci explique alors une augmentation de la durée de vie de la toiture, ces toits sont plus durables.
Un autre type de toit intéressant: les toits de tôle. En effet, les toitures en tôle sont connues pour durer plus longtemps et résister d’avantage aux intempéries. Elles ont une durée de vie moyenne de cinquante ans. Les toits en tôle sont un allié pour vos habitations résilientes puisqu’ils sont résistants au feu, à la neige, la glace et protègent contre les tempêtes violentes. Ils sont durables, ne pourrissent pas et ne se déforment pas. Tout comme les toit verts, ils diminuent les fortes chaleurs dans la maison. Enfin, ils sont recyclables et trouvables composés d’éléments recyclés.
L’isolation
L’isolation est un facteur important pour la durabilité de votre logement. C’est pour cela qu’il faut choisir ses matériaux isolants avec précaution. Ici nous vous proposons deux sortes.
La cellulose
La cellulose est traitée pour résister aux moisissures, corrosions et au feu. Elle est peu coûteuse et a une bonne résistance thermiques (R-3.6). Elle régule l’humidité, les fuites d’air et est aussi un bon isolant acoustique. L’ouate de cellulose est un isolant à partir de papier, elle est donc recyclable. Il y a peu de perte énergétique et elle peut isoler au niveau du toit et des murs. En revanche, elle est efficace contre l’humidité dans des zones moyennement humides. Là où le climat a une forte humidité, la ouate de cellulose n’est pas recommandée.
Le torchis
Le torchis est un isolant thermique efficace, il garde le frais l’été et la chaleur l’hiver. Il est biosourcé puisqu’il s’agit d’un enduit de terre, d’argile et de paille. Par conséquent, il est à la fois écoresponsable et économique. Il est avant tout utilisé pour les constructions en bois.
Pour d’autres isolants durables, il y a ceux énoncés plus hauts. Nous avions mentionné les bardages en bois, pour une isolation par l’extérieur, ou encore l’isolant de chanvre tous deux très durables et résistants. Le chanvre étant particulièrement compatible avec le bois, vous pouvez utiliser les deux.
Les installations d’urgence
En plus de construire des habitations résilientes qui résisteront aux catastrophes, il faut savoir subvenir à vos besoins dans ces cas là. De ce fait, nous recommandons d’opter pour des installations d’urgence afin de se parer à tout.
Le générateur de secours
L’énergie que vous aurez accumulée, notamment grâce aux panneaux photovoltaïques, est stockable sur des batteries. Cela peut vous aider mais ne sera pas assez puissant en cas de crise importante. Ainsi, il est possible de vous procurer un générateur de secours pour vous y préparer. Un générateur de secours est plus cher qu’un groupe électrogène mais est plus avantageux sur le long terme et l’autonomie. Le groupe électrogène fonctionne uniquement pour une quantité limité d’appareils. Au contraire, le générateur de secours est là pour faire fonctionner toute la maison. Il a l’avantage de fonctionner au diesel et de s’enclencher ou de se couper tout seul car directement lié au réseau de votre logement. Il possède une puissance très élevée.
Récupération de l’eau de pluie
En cas d’effondrement, l’eau risque d’être l’une des ressources essentielles qui s’amenuise. A l’heure actuelle, elle est déjà un bien précieux. Il est vital d’améliorer nos manières d’y accéder et de l’utiliser.
L’eau courante est actuellement accessible grâce à des pompes dépendantes de l’électricité qui risqueraient de lâcher. Utiliser l’eau de pluie est un bon moyen pour à la fois éviter cela et être éco responsable. Vous pouvez la collecter et la stocker dans une cuve placée en dessous de votre toiture grâce aux gouttières. Cette eau est alors utilisable pour toute tache ne nécessitant pas d’eau potable. Il est possible d’arroser votre jardin, utiliser l’eau pour vos toilettes ou encore laver votre linge. Non seulement cette technique est écologique, mais vous permet également de faire des économies et, en fonction de la quantité d’eau, être plus autonome.
Le système d’assainissement
Vous l’avez compris, il est possible de collecter et utiliser l’eau de pluie en cas de panne électrique. Un système d’assainissement autonome lors de catastrophes peut s’avérer également très utile. En temps normal, l’assainissement se fait collectivement, mais en cas d’effondrement, il est possible de ne plus pouvoir compter sur le réseau public. L’assainissement non collectif (ANC) permet de traiter les eaux usées pour les rejeter dans la nature de manière écologique. Pour cela, il faut installer une fosse où les matières nocives pour l’environnement vont décanter. Ensuite, les eaux sont dépolluées grâces à une action microbiologique.
La communauté
Construire des habitations résilientes, c’est bien. Vivre dans la résilience, c’est mieux. Nous sommes dépendants de la société. En cas d’effondrement, rassembler les habitants en communauté est l’un des meilleurs moyens pour y faire face.
Ne restez pas dans votre résilience individuelle. Il est nécessaire que tous les habitants soient renseignés pour qu’une solidarité se développe. Il est important de maintenir des relations pour diminuer des futurs dommages psychologiques face au choc.
Cette communauté doit s’organiser dans la période pré effondrement pour être flexible et soudée au moment venu. Pour cela, des règles sociétales doivent toujours être respectées pour que chaque individu se sente y appartenir. Le mot clé de la résilience c’est l’anticipation.
A partir d’une communauté unie, les travaux sur votre logement peuvent être plus efficaces. Cela apportera un soutien moral et physique. Chaque individu pourra contribuer à la durabilité des habitations et de la société. L’entraide permettra une meilleure évolution vers la résilience et une répartition des tâches. Chacun peut apporter ses capacités, connaissances et point de vue afin de construire des habitations résilientes d’avantage performantes.
Pour aller plus loin
Et voilà! Maintenant vous connaissez les principaux matériaux durables et biosourcés à utiliser (bois, chanvre, bambou). Vous avez appris comment la conception de votre maison peut être améliorée ( ventilation naturelle, produire son électricité, renforcer son toit et ses murs) et vous parer à toute catastrophe ( avoir son générateur de secours, réutiliser l’eau de pluie et installer son propre système d’assainissement). Mais n’oubliez pas qu’il est important pour la durabilité des maisons et votre bien, d’appartenir à une communauté entretenue qui améliora vos conditions de vie.
Pour en savoir plus, vous pouvez aussi lire 3 conseils pour rendre votre maison durable et une maison autosuffisante en 7 étapes.
Procurez vous notre livre « Résilience Douce » pour compléter vos connaissances afin de construire des habitations résilientes tout en faisant une bonne action environnementale en optant pour des méthodes durables.
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Inspiré des articles d’ Eco Habitation