Survivaliste Prepper Doomer… Quelle est la différence ?

Survivaliste… prepper… doomer… ces trois termes sont utilisés souvent de façon interchangeable. Ça m’arrive aussi, parfois je n’utilise pas les bons termes et les personnes attentives au sens exact des mots peuvent se sentir offensées.

Pour les personnes moyennement familières avec le monde de la préparation, ces termes peuvent passer pour des synonymes. Mais pour les personnes pointilleuses ce n’est pas la même chose.

Survivaliste Prepper Doomer : Définitions

Commençons par ce que nous en dit Wikipedia, je suis parti de la version anglaise traduite (désolé si ce n’est pas parfait mais il n’y a pas de version en français des pages survivaliste, prepper et doomer).


Survivaliste : Individu qui se prépare activement à d’éventuelles perturbations futures d’ordre social ou politique, à dimension locale, régionale, nationale ou internationale. Les survivalistes se préparent souvent à ces perturbations en suivant une formation médicale d’urgence, en stockant de la nourriture et de l’eau, en mettant en place des systèmes d’autodéfense et d’autosuffisance, et/ou en construisant des structures qui les aideront à survivre ou à « disparaître » (par exemple dans la vie sauvage ou dans un bunker).
Dans la culture populaire, la survie a souvent été associée aux activités paramilitaires. Certains survivalistes prennent des mesures défensives actives qui ont des racines militaires et qui incluent le recours à des armes feu, ce que les médias soulignent parfois.
Kurt Saxon est l’un des partisans de cette approche du survivalisme. Les écrits de Saxon sur la survie tendent vers le darwinisme social et l’eugénisme, le survivalisme étant défini par Saxon comme « la quête numéro 1 » et le besoin d’être suffisamment armé pour défendre son refuge et ses biens contre les personnes affamées qui pourraient exiger que d’autres les partagent si la société s’effondre.
Le risque d’effondrement de la société est souvent évoqué comme un prétexte pour être bien armé. Ainsi, certains survivalistes non militaristes ont souvent développé une image militariste involontairement. Néanmoins, sa prédominance dans les représentations populaires fait que le terme « survivalisme » est parfois utilisé de manière interchangeable avec les activités paramilitaires de réactionnaires de droite. En particulier, les médias grand-public ont tendance à qualifier génériquement de « survivalistes » de nombreux militants extrémistes divers, qu’ils se préparent activement à la survie ou non, et indépendamment de toute formation formelle à la survie ou de toute affiliation officielle à des groupes survivaliste.


Prepper : Individu ou groupe qui se prépare ou fait des préparatifs en prévision d’un changement radical de circonstances, sans dépendre de manière significative des autres (c’est-à-dire de façon autonome), ou sans aide substantielle de ressources extérieures (gouvernement par exemple) afin de minimiser les effets de ce changement sur son mode de vie actuel.
Les preppers sont parfois identifiés comme des survivalistes des temps modernes ou des néo-survivalistes, mais ils sont loin du stéréotype du survivaliste à l’ancienne. Les preppers sont également qualifiés de survivalistes « light ». Nombreux sont ceux qui ne s’identifient pas comme des « doomers » ou ne croient pas à la fin du monde (façon 2012).
Les preppers ont des mentalités très diverses et couvrent un large spectre d’intérêts en matière de survie et de préparation. Certains préparateurs se préparent à une catastrophe économique, ou à échapper aux OGM grâce à l’agriculture biologique ou au jardinage urbain. Certains peuvent se préparer à l’éventualité d’une rupture totale de la société, tandis que d’autres stockent de réserves supplémentaires de nourriture et d’eau en vue d’une catastrophe plus localisée. En plus des catastrophes naturelles, des attentats terroristes et d’autres crises, les preppers se préparent également à des catastrophes dans leur vie personnelle et à des difficultés économiques telles que la perte d’un emploi ou d’un être cher.


Doomer : Une forme de peakiste (qui a des craintes liées au pic pétrolier et à l’épuisement des ressources qui conduirait à une grave récession économique voire à une autre Grande Dépression). Le doomer croit également qu’une réaction malthusienne suivra inévitable. Les doomers sont convaincus de la dépendance excessive de l’humanité à l’égard du pétrole pour la productivité agricole et industrielle. De nombreux doomers sont également survivalistes.
La réaction typique des doomers au pic pétrolier et à l’effondrement du système industriel est « ignorer la civilisation jusqu’à la mort » en créant leur propre village nourri par la permactulture. Ce côté survivaliste est ce qui différencie un doomer d’un peakiste. Le peakiste peut passer des heures à faire campagne pour la sensibilisation au pic pétrolier, le changement sociétal et les changements de politique gouvernementale, alors que les doomers considèrent généralement ces discussions comme une perte de temps précieux. Le doomer se concentre d’avantage sur la préparation de sa famille et/ou de sa communauté, en vue d’un effondrement imminent de la civilisation.


Les 7 différences entre Survivaliste Prepper et Doomer

Afin de faciliter la compréhension des concepts, le tableau ci-dessous essaye de récapituler ce qui distingue un survivaliste d’un prepper ou d’un doomer.

SurvivalistePrepperDoomer
Croit à un effondrement généralisé de la civilisation🔶✔️
L’épuisement des ressources est la principale cause d’effondrement🔶✔️
Démarche communautaire🔶✔️
L’autodéfense est une partie importante de la préparation✔️🔶
La sécurisation des ressources vitales est essentielle (nourriture, eau)✔️✔️✔️
La dimension écologique est primordiale🔶✔️
La préparation doit se concentrer principalement sur les dérèglements localisés et limités✔️
Légende : ✔️Oui ❌Non 🔶Pas forcément

Au final il y a une grande porosité entre les terminologies et il est assez difficile de rentrer dans telle ou telle case.

Les principales différences sont :

  • Le degré de préparation. Le survivaliste et le doomer ont pris en compte les éventualités les plus extrêmes et sont préparés à plus de situations. En contrepartie ils choisissent souvent des modes de vies radicaux (une ferme ou une BAD* la plus autonome possible, souvent isolée) alors qu’un prepper peut simplement prendre des mesures simples pour faire face à des scénarios moins catastrophiques tout en continuant à mener un mode de vie « commun ».
  • L’auto-défense. Tendanciellement les doomers sont moins sensibles à cet aspect que les survivalistes. Quant aux preppers ça dépend de quelle priorité ils ont mis dans leur préparation. On qualifiera plus facilement de survivaliste une personne qui a moins foi en la bonté humaine et voit un danger dans l’autre en cas d’effondrement ou même de simple dérèglement.
  • Le pragmatisme. Les preppers, étant beaucoup moins radicaux, adoptent une démarche plus pragmatique. Si on prend l’exemple récent du COVID-19, le prepper avait chez lui les réserves alimentaires pour survivre quelques mois, potentiellement des masques et du gel hydroalcoolique, du papier toilette… Le survivaliste et le doomer, eux, ont atteint une autonomie qui leur permettait de faire face à une épidémie sur plusieurs années… ce qui n’est pas arrivé cette fois.

Peut-on Être Survivaliste Sans Être Extrémiste ?

Difficile de choisir dans quelle case on entre, mais il est clair que le terme de « survivaliste » est très connoté politiquement… Alors que le monde du survivalisme est loin d’être un ensemble cohérent structuré politiquement.

L’extrémisme perçu associé au terme « survivaliste » est regrettable. Je pense que beaucoup de gens se disent « survivalistes » et ne souscrivent pas aux opinions extrémistes.

Ranger Man

Au-delà des mots et des définitions, peu importe comment nous sommes qualifiés, nous avons tous, chaque citoyen, la responsabilité de nous préparer pour faire face à des situations extrêmes. Que cette préparation soit purement individuelle, ou qu’elle soit prise en main au niveau collectif par des politiques, c’est un devoir pour nos enfants de prévoir le pire, sans tomber dans la paranoïa.

* BAD pour Base Autonome Durable : comme son nom l’indique il s’agit d’une habitation durablement autonome (en termes d’énergie, d’eau, de nourriture…), cet acronyme a été popularisé par le survivaliste francophone de référence Piero San Giorgio dans son best-seller « Survivre à l’Effondrement ».

Photo de Lum3n sur Pexels / Inspiré d’un article paru sur shtfblog.com

Noémie Dumas

Noémie Dumas est une maman de 35 ans passionnée par l'écologie et la collapsologie. Noémie a mis en place son petit nid éco responsable et résilient avec sa famille. Dans cet environnement paisible, la famille a tissé des liens fort et a établi, petit à petit, une micro-société bienveillante et résiliente.

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