Travailler le Bois Sans Électricité

Lors de l’effondrement, il y a fort à parier que l’électricité manquera. Cependant, il faudra bien continuer à vivre et à se divertir. On pourrait alors se tourner vers l’ébénisterie. En effet, les projets en bois capturent l’imagination. Et puis il ne peut être qu’utile de pouvoir se construire une table, une chaise ou même un arc et des flèches. Seulement voilà, on pourrait rencontrer un problème. Ne pas avoir le bon outil. Se retrouver avec un projet inachevé parce qu’on ne peut pas se servi d’une scie circulaire ou d’un autre outil électrique.

Nous allons donc vous présenter quelques moyens de travailler le bois sans électricité, ce qui veut dire sans avoir à se servir d’une tonne d’appareils sophistiqués. Pour être honnête, il y aura peut-être quelques outils manuels sophistiqués. Mais au moins ils sont plus faciles à obtenir et à utiliser lors de l’effondrement qu’une scie circulaire.

  1. Méthode 1 : Poncer avec du papier de verre
  2. Méthode 2 : Le wastringue
  3. Méthode 3 : Les ciseaux à bois
  4. Méthode 4 : Le rabot

Méthode 1 : Poncer avec du papier de verre

Traditionnel ? Oui. Très simple ? Oui. Très versatile ? Double oui !

Le papier de verre est un outil avec lequel vous allez vous familiariser intimement pour travailler le bois sans électricité. Peu importe vos compétences en ébénisterie, le papier de verre sera nécessaire pour aplanir, sculpter, lisser et finir la majorité de vos projets. A votre quincaillerie locale vous devriez trouver un large choix de papier de verre. Ils ont tous différentes fonctions et particularités. Voici une liste de choses sur lesquelles s’arrêter pour choisir son papier de verre.

La rugosité (le grain)

L’abrasif extra-gros

Papier de verre à toute épreuve. Ponce une tonne de matériaux. On le trouve parmi les grains de la taille 16 à la taille 40.

Ce papier peut s’utiliser pour poncer du métal, enlever de la rouille ou aplanir du bois très inégal.

Par contre, il faut savoir que ce papier retire beaucoup de matière. Si vous poncez trop longtemps ou que vous appliquez trop de pression, vous risquez d’abimer votre projet. Voilà pourquoi il faut y aller doucement sans trop appuyer. Il vaut mieux faire de longs mouvements doux pour minimiser les bavures. Bien sûr, vous pouvez appuyer plus fort/réajuster en fonction de la quantité de matière enlevée.

Le papier moyen

Habituellement utilisé pour le bois brut et enlever les vieilles finitions (couches légères de polyuréthane), c papier est fait avec des grains dont la taille est comprise entre 40 et 100.

Il s’utilise pour retirer des finitions, de la rouille, ‎aplanir du bois très inégal, retirer des imperfections dans le bois, sculpter, et rendre le bois moins rugueux pour utiliser du papier de verre au grain plus fin.

Il faut savoir que ce papier retire quand même une bonne quantité de matière. Si vous poncez trop longtemps ou que vous appliquez trop de pression, vous risquez d’abimer votre projet. Avec ce papier il est sage de commencer doucement et d’augmenter l’intensité ensuite. Aussi, il vaut mieux faire de longs mouvements doux pour minimiser les bavures. Si vous voulez avoir une finition très lisse il est préférable d’utiliser des grains de taille de plus en plus grosse.

Le papier fin 

Les grains de la taille 100 à la taille 180 sont utilisés pour préparer les surfaces nues pour la finition. Ils fonctionnent bien avec des éponges abrasives et servent pour travailler les détails.

Ce papier sert surtout pour lisser les surfaces en finition, retirer les éraflures et les imperfections du bois, sculpter de manière détaillée et éliminer la rugosité laissée par des papiers de verre aux grains de taille plus petite.

Cependant, avec ce papier il faudra fournir de l’huile de coude pour retirer de la matière en quantité. De plus, comme avec les autres papiers de verre, il vaut mieux faire de longs mouvements doux pour minimiser les bavures. Ces grains seront nécessaires pour préparer une surface pour la teindre, la laquer ou la vernir. Si vous voulez avoir une finition très lisse il est préférable d’utiliser des grains de taille de plus en plus grosse.

Le papier extra-fin 

Le papier de verre avec des grains de taille 180 à 300 servent généralement à la finition. Ils seront utilisés pour se débarrasser des petits grains de bois qui restent (une sorte de « duvet ») et pour préparer la finition.

Ce papier de verre sert aussi à retirer les éraflures et les marques laissées par d’autres papiers de verre et la rugosité laissée par des papiers de verre aux grains de taille plus petite.

Il faut bien garder en tête que ce papier de verre sert à la finition, pas à retirer de la matière. Il s’utilise donc lors des dernières étapes de votre ouvrage. ‎Utilisez d’abord de l’eau pour faire remonter le grain du bois. Ce papier de verre aidera ensuite à éliminer les fibres surélevées.‎ Aussi, faites des petits mouvements pour plus d’efficacité.

Choisir le type de grain

Le type de grain va grandement affecter le produit final. Chaque type a ses avantages et ses inconvénients.

  • Le grenat : Le papier de verre grenat est communément utilisé pour le travail du bois et est une bonne option de remplacement pour la silice. Ce papier sert à poncer, à sabler et à découper au jet d’eau.
  • L’émeri : ‎Communément utilisé pour polir le métal, l’émeri peut également servir de papier de verre fin.‎
  • L’alumine : C’est la forme la plus commune de papier de verre moderne. C’est le cousin bon marché du diamant industriel. Beaucoup de grains contiennent de l’alumine. C’est un bon moyen de poncer et d’effectuer les finitions sur du bois ou du métal.
  • Le carbure de silicium : Le carbure de silicium est populaire car il ne coûte pas cher et il dure longtemps. Il fonctionne très bien en papier de verre. Il sert sur le bois, le métal, le plastique et la céramique. Les bandes antidérapantes des skateboards sont faites de carbure de silicium.

Les outils pour poncer en plus du papier de verre

Même si utiliser des nouvelles feuilles de papier de verre semble plus simple, il existe des outils pour poncer pour vous rendre la vie plus facile.

  • Les cales à poncer : L’outil principal et indispensable pour poncer. Il va maintenir le papier de verre contre une surface plate et il permet d’avoir une bonne prise pour faire des mouvements doux. Il existe différentes formes de cales à poncer. Vous pouvez donc chercher celle qui sera la plus adaptée pour votre projet.
  • Les limes de ponçage : Cet article est plutôt méconnu. Une petite quantité de papier de verre est collée sur une barre en bois, en plastique ou en métal. Il semble qu’on peut les jeter quand elles perdent leur grain.‎
  • Les éponges abrasives : Un autre type d’outil à jeter quand ils perdent de leur efficacité. Utilisées principalement pour le ponçage à l’eau, on peut acheter des éponges abrasives en pack.

Méthode 2 : Le wastringue

Pour travailler le bois sans électricité, on peut aussi avoir recours au wastringue. C’est un outil spécialement pour le travail du bois et particulièrement des surfaces courbes. On l’utilise en général pour faire des pieds de chaise, des roues en bois, et même des arcs. Similaire à un rabot, une lame aiguisée se tient exactement en dessous d’une surface en métal. On peut ajuster la profondeur de la coupe en révélant la lame plus ou moins. Les wastringues ont deux poignées pour contrôler la coupe. Notons qu’il est préférable d’effectuer la coupe dans le sens du fil du bois.

Choisir le bon wastringue

  • Wastringue à semelle plate : C’est le wastringue le plus commun. Il est efficace pour travailler les pièces courbes et galbées.
  • Wastringue à semelle ronde : La semelle ronde est plus utile pour travailler les courbes avec un faible rayon.
  • Wastringue concave : Ce wastringue est utile pour créer des angles arrondis. Il sert à la réalisation de pieds de chaise et même de cous de guitare. Bien que le wastringue à semelle plate a la même utilité, le wastringue concave crée une courbe plus lisse. Par contre, si vous voulez obtenir une courbe graduelle, il vaut mieux utiliser le wastringue à semelle plate.
  • Wastringue convexe : Il sert à creuser la matière.

Les wastringues sont des outils utiles. Cependant, ce sont des outils spécialisés. Il faut mieux en faire uniquement l’acquisition quand le besoin se fait sentir.

Méthode 3 : Les ciseaux à bois

Pour travailler le bois sans électricité, les ciseaux à bois sont presqu’aussi utiles que le papier de verre. Ils sont plus versatiles que les wastringues. Entre les mains d’un ébéniste aguerri, des ciseaux à bois retire rapidement de la matière. On peut aussi encastrer des gonds, faire de la menuiserie et même sculpter avec. Cela dit, ils ne sont pas aussi utiles pour aplanir ou créer des bords arrondis. Mais avec un ciseau à bois, la compétence est ce qu’il y a de plus important. En effet, son utilisation dans toutes les situations nécessite de la pratique.

Méthode 4 : Le rabot

travailler le bois sans électricité avec un rabot

Le rabot est un outil classique mais indispensable pour travailler le bois sans électricité. Il sert à aplanir le bois. Similaire au wastringue‎, une lame tranchante est maintenue à un niveau exact sous un bloc d’acier. On pousse ensuite ce bloc sur le dessus d’une surface de travail. Chaque passage rasera une couche de matériau. Comme pour les wastringues, il existe divers types de rabots pour des utilisations différentes. Il est donc préférable de vous renseigner avant d’acheter, pour être sûr de faire l’acquisition du rabot qui vous sera le plus utile.

Pour découvrir plus d’outils utiles à avoir chez soi : La Boîte à Outils de Survie

Source: Woodworking without Power Tools or Electricity (theartofhandtools.com)

Images : sur Pixabay: OpenClipart-Vectors; Clker-Free-Vector-Images; Capri23auto

Noémie Dumas

Noémie Dumas est une maman de 35 ans passionnée par l'écologie et la collapsologie. Noémie a mis en place son petit nid éco responsable et résilient avec sa famille. Dans cet environnement paisible, la famille a tissé des liens fort et a établi, petit à petit, une micro-société bienveillante et résiliente.