Et si un champignon mangeur de plastique était LA solution aux problèmes liés au recyclage des plastiques ? Des scientifiques ont réussi à utiliser une moisissure de jardin pour décomposer l’un des plastiques les plus résistants au monde. Ils espèrent avec cette découverte pouvoir alléger le fardeau de la crise mondiale du recyclage d’ici quelques années.
Des chercheurs de l’université de Sydney ont découvert que deux types de champignons pouvaient dégrader le polypropylène. Un matériel utilisé pour les récipients à emporter et les bacs à glace et le film étirable, selon la revue «npj Materials Degradation».
Points clés:
- Des scientifiques de Sydney ont découvert que deux types de champignons peuvent décomposer le plastique.
- Ils espèrent que cette technologie pourra être développée pour dégrader des milliers de tonnes de plastique chaque année.
- Toutefois, les experts soulignent qu’il faut réduire de manière drastique l’utilisation du plastique car ce n’est pas une solution miracle.
Le professeur Abbas a déclaré être « très confiant » dans la possibilité d’étendre la technologie au traitement de milliers de tonnes de plastique par an, car l’industrie pétrochimique utilise les mêmes techniques depuis des décennies.
« Il s’agit d’une mise à l’échelle qui est très similaire à n’importe quel type de processus de fermentation », a-t-il déclaré.
L’effondrement de « REDcycle » a mis en lumière les problèmes du recyclage plastique en Australie laissant les Australiens sans moyen de recycler le plastique souple.
Les chercheurs vont maintenant essayer de rendre le processus de dégradation plus rapide et plus efficace. Ils modifieront des aspects clés du processus, tels que les températures, la taille des particules de plastique et la quantité de champignon mangeur de plastique utilisée.
Selon le professeur Abbas, la mise à l’échelle du processus pourrait prendre entre trois et cinq ans.
« Ou même plus tôt si l’investissement est prêt et disponible pour nous permettre d’accélérer le processus », a-t-il déclaré.
Une solution à base de champignon mangeur de plastique d’ici 5 ans
Oui, selon Paul Harvey, spécialiste de l’environnement et de la pollution plastique, qui n’a pas participé à la recherche.
« Il s’agit d’un délai relativement normal pour une recherche en cours jusqu’à la commercialisation », a déclaré M. Harvey. Il a ajouté que ce délai pourrait et devrait être encore plus court.
Le Dr Harvey a déclaré : « Nous devons accélérer ce type de recherche étant donné les énormes problèmes que nous avons au niveau mondial en termes de gestion des déchets et de la pollution plastique, et il n’y a vraiment aucune raison de ne pas le faire. »
Du coup je peux utiliser autant de plastique que je veux ?
Absolument pas, répondent les experts.
Même si la technologie n’est pas encore au point, M. Harvey a déclaré que l’Australie avait encore besoin de plusieurs moyens pour gérer les déchets et la pollution plastique, car la crise environnementale ne cesse de s’aggraver.
Selon un article publié en 2020 dans la revue ACS Sustainable Chemistry and Engineering, l’homme produit 400 millions de tonnes de déchets plastiques par an.
Les citoyens mettent environ 175 millions de tonnes de ces déchets en décharge ou polluent l’environnement. Cette quantité suffirait à reconstruire un tronçon de 6 000 km de la Grande Muraille de Chine.
Il est donc évident que nous devons quoi qu’il arrive réduire notre consommation de plastique, que ce soit au niveau individuel en réduisant nos déchets ménagers, mais aussi au niveau des industries dans le monde entier.
La prochaine étape du champignon mangeur de plastique
Les scientifiques travaillent actuellement sur la preuve de concept, c’est-à-dire la démonstration de la faisabilité de leur solution. Pour ce faire, ils construiront un « prototype à l’échelle du banc », qui teste les processus chimiques à petite échelle. C’est le travail de génie chimique que nous effectuons pour augmenter l’échelle et nous permettre de prouver le processus à l’échelle sur le plan technique, économique et environnemental, avant de passer à l’échelle commerciale.
Ainsi, dans les cinq prochaines années, nous développerons la technologie pour voir à quel point nous sommes proches de commercialiser une usine à champignons mangeurs de platique, prête à fonctionner de façon optimale.
Image par gblokker de Unsplash
Traduction libre de l’article Plastic-eating backyard fungi discovery boosts hopes for a solution to the recycling crisis publié par abc.net.au